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Critique

Tony Joe White, créature des marais

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Blues. Emblème de la Louisiane, le chanteur-compositeur, qui a côtoyé Elvis Presley et Ray Charles, défend son dernier disque le temps d’une tournée européenne.
publié le 23 septembre 2013 à 18h06
(mis à jour le 25 septembre 2013 à 10h19)

Tony Joe White ajuste son chapeau de feutre noir. Sa voix profonde est rassurante. Il parle doucement de sa maison des environs de Nashville - là où il commença sa carrière en 1968 -, de la rivière toute proche où il va s'isoler pour pêcher. Là où lui viennent ses chansons qui racontent le swamp,monde marécageux où il a toujours vécu et dans lequel il a été souvent décrit comme le «swamp fox» qui joue du «swamp rock», ce style de musique qui lui est si particulier. Hoodoo, dernier né d'une longue série d'albums, est mis en scène dans ce même décor où les alligators sont rois et où Tony Joe White vit depuis dix-sept ans avec sa femme. Son studio d'enregistrement se trouve à Franklin, à une dizaine de miles de là. Un studio analogique monté dans une maison en bois datant de la guerre de Sécession. «J'ai installé un vrai magnéto 16 pistes et avec tout ce bois autour, l'acoustique est super. C'est bien d'avoir un endroit comme cela, où se réfugier quand ça vous chante, sans devoir réserver.» Là, Tony Joe White retrouve sa bande, le chanteur soul Michael McDonald notamment, pour des jam-sessions interminables.

Bryan Owings, l'inséparable batteur de l'ogre folk-rock, avec lequel il fait en duo ses tournées européennes, est un voisin. «Je l'ai surnommé "Fleetwood Cadillac", du nom de la voiture bleu pâle que j'ai eue il y a des années.» Steve Forrest, le bassiste, dit «The Troll», habite Nashville. Les rendez-vous sont faciles. La vie au