L’intrigue naît il y a deux ans, à la sortie du premier album d’Anna Calvi, révélant un caractère brut et mystérieux, marqué par une voix sous contrôle se déployant avec grâce en mélodies baroques. Admiratrice de Jeff Buckley, Edith Piaf et Debussy, Anna Calvi sait jouer du violon bien avant d’apprivoiser la guitare. Qu’elle utilise comme prolongement de sa voix.
Repérée par le musicien Bill Ryder-Jones à un concert, qui la recommandera à Laurence Bells, du label indépendant Domino (Franz Ferdinand, The Kills), elle enregistre dans la foulée en France, redoutant que ses chansons ne voient jamais le jour : «J'étais sous pression, je me répétais : si ça ne donne rien, que faire de ma vie ?»
«Subconscient».Calvi rencontre alors le producteur musicien vétéran new age Brian Eno, qui salue son talent. L'album est bien reçu par la presse, les comparaisons un rien paresseuses avec PJ Harvey ne manquent pas et l'artiste est nominée pour le Mercury Prize.«La France a été le premier pays à bien réagir à ma musique, se rappelle-t-elle. J'étais ici à la sortie de l'album, il y avait une énergie favorable que je n'oublierai jamais.» Tournée achevée, elle écrit une trentaine de chansons à Londres, sa ville d'origine, revient en France enregistrer avant de filer à Dallas pour trois semaines studieuses. «J'ai lu des livres sur le surréalisme quand je travaillais sur l'album, je voulais transcrire cette sensation, qu'au fur et