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A Aubervilliers, les seigneurs de la cumbia

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World . Le festival Villes des musiques du monde honore des figures historiques de la scène colombienne.
publié le 11 octobre 2013 à 23h22

A voir ce petit homme trapu et édenté, serrant contre lui un sac de laine tricotée, on n'imagine pas qu'on a devant soi un des derniers troubadours de Colombie. «Je m'appelle Juancho Fernández, de la ville de San Jacinto, département de Bolívar, j'ai 84 ans et on me surnomme Chichita, parce qu'il n'y a pas d'artiste sans sobriquet.» Chichita (petit renard) est à Paris pour participer au spectacle Los Hijos de Mama Cumbé, où il partage la scène avec d'autres fleurons des régions caraïbes de Colombie : les chanteuses Petrona Martínez, 74 ans, et Lidia Segura, 78 ans. Mama Cumbé est une façon de désigner la cumbia et, au-delà, l'héritage musical afrocolombien.

Le projet est porté depuis trois ans par Tato Marenco, percussionniste originaire de Barranquilla, installé en France depuis une dizaine d’années. Son premier souhait était de produire un disque d’un maître méconnu, Gabriel Segura, entouré d’invités. Des sessions sont enregistrées, mais Segura meurt en octobre 2011, à 74 ans. Tato Marenco ne se décourage pas et poursuit son entreprise sous la forme d’un hommage au défunt. Qu’il propose à Kamel Dafri, directeur à Aubervilliers du festival Villes des musiques du monde. Après un lancement en Colombie en 2012, la véritable première du concert aura lieu samedi. Suivront l’album, puis un documentaire.

Poules.Petrona Martínez est la reine du bullerengue, un genre né dans les communautés des descendants d'esclaves. «Il peut être jo