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Libération
Critique

Tamikrest, des airs de sable

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World . Le groupe touareg se produit ce soir à Paris.
publié le 14 octobre 2013 à 21h26

Après avoir enregistré ses deux premiers disques à Bamako, le groupe touareg Tamikrest a dû se déplacer à Prague pour donner naissance au troisième, Chatma, au début de cette année. «Dans la neige et le froid», précise, cheveux frisés en bataille, Ousmane Ag Mossa, chanteur, auteur et compositeur. La situation ne permettait pas de travailler au Mali, où l'intervention internationale venait de mettre fin à la sécession des islamistes et des indépendantistes touaregs dans le nord du pays. «Notre base était la ville de Kidal, poursuit le leader de Tamikrest. Mais il était exclu d'y retourner : les jihadistes n'apprécient pas les artistes. Bamako était aussi risqué : la population reproche aux Touaregs, à tort, d'avoir été complices des islamistes.» Solution, un studio en République tchèque, recommandé par le producteur américain Chris Eckman (qui réside en Slovénie).

Oasis. Auparavant, Tamikrest avait vu partir son guitariste, remplacé par un Français, Paul Salvagnac, avec qui s'est déroulée la tournée 2012. Il y a un an, le groupe s'était retrouvé à Tinzaouaten, une oasis située à la frontière algéro-malienne. Mais sans son nouveau membre, resté en France. «Nous lui faisions parvenir les morceaux par Internet, poursuit Ousmane Ag Mossa. Mais l'envoi d'un fichier son prenait une heure. Idem pour recevoir sa version.» Le jeune Français témoigne : «C'était compliqué mais ça nous a