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Récit Musique

Bain de house à Johannesburg

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La scène électronique sud-africaine, à laquelle la Gaîté lyrique consacre un mois de concerts et d’expositions, prend enfin ses distances avec le son de l’après-apartheid. Immersion.
publié le 16 octobre 2013 à 19h56

Débarquer à Johannesburg pour faire le portrait de sa scène électronique n'est pas une mince affaire. Il faut tout d'abord saisir la réalité de cette mégalopole infinie, dont les limites se mêlent aujourd'hui à celles de la capitale, Pretoria, sa voisine distante d'une soixantaine de kilomètres. Impossible d'y circuler autrement qu'en voiture à part dans le quartier de Braamfontein, qui concentre boutiques et bars branchés. Chaque journée s'étire donc entre des échangeurs trop chargés, des centres commerciaux, des quartiers résidentiels surprotégés et des townships enclavés, plus ou moins modernisés.

Là, entre les boutiques et les radios crachotantes que trimballent les agents de sécurité postés devant chaque bâtiment, on a vite la confirmation que l'affiche sud-africaine proposée par la Gaîté lyrique jusqu'au 8 novembre ne rend pas vraiment compte de la réalité sur le terrain, aussi impeccable soit-elle en termes artistiques. En effet, si l'on vient à Joburg chercher des jeunes hypersapés dansant sur la techno très rythmique de Spoko ou d'Aero Manyelo, on se fait bien vite percuter par tout autre chose : la house. La bonne vieille house music née à Chicago au début des années 80, absorbée ici dans une version très romantique et langoureuse. «C'est simple, les radios de mon pays ne passent jamais ma musique, alors qu'on m'entend souvent dans l'émission de Zane Low sur la BBC.» Marvin Ramalepe, alias