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La manie du featuring

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publié le 17 octobre 2013 à 12h12

Les popstars ont fait du «featuring» une habitude. Faut-il en conclure que ces «featuring» (les quelques secondes d’une chanson qu’un artiste confie à un autre), ont une réelle valeur ajoutée? Ca ne tient pas d’un point de vue musical: le rôle essentiel du «featured» se résume souvent à faire de la présence – en plus d’un couplet, d’une deuxième voix sur le refrain ou de simples grognements. Mais en terme de com’, c’est une autre histoire.

En multipliant les noms fameux, le «featuring» élargit la cible potentielle d'auditeurs: lorsque Jay Z qui fait une apparition furtive sur le single signant le retour de Justin Timberlake, Suit & Tie, c'est une manière de racoler les fans de hip-hop. Le «featuring» peut aussi être une question de filiation, comme chez Janelle Monáe, où les artistes prestigieux présents sur Electric Lady (de Prince à Erykah Badu) évoquent l'héritage de la musique black que Janelle retravaille tout au long de l'album.

D'autres ne s'embarrassent pas d'être crédibles: ce qui importe, c'est l'image. Prenons Robin Thicke par exemple. Cet américain lourdaud (au point d'intituler son disque Sex Therapy en 2009) s'est paré d'une aura cool en s'acoquinant avec Pharrell Williams pour le titre Blurred Lines, tube inévitable de l'été 2013 qui a permis à Thicke d'écouler déjà 800000 exemplaires de son album en cette rentrée. Pharrell a toujours été bon client du «featuring» qu'il utilise pour construire sa marque en tant que product