La veille, à Bercy, le concert de Lil Wayne avait été trusté par la jeunesse. Un nombre impressionnant d’adolescentes, blanches, parfois accompagnées de leur maman, garnissaient gentiment les gradins. Le rappeur en était le premier ravi, mais les foules de teenagers ne font pas toujours le meilleur public. Il faut de la repartie pour faire vibrer une salle face au rappeur de la Nouvelle-Orléans, boule d’énergie, petite taille, dents en diamants, tatoué des pieds à la lisière des paupières.
Mercredi soir, Lil Wayne, le nonchalant, avait insolemment laissé couler le play-back gardant la bouche fermée, calé sur un coin de sa scène transformée en skatepark, en attendant que le public le siffle.
Hier soir, Jay Z n'a pas tenté le diable. Carrure de taureau, tee-shirt «Novum Praecepta» (nouveaux préceptes) marqué dans le dos d'une longue croix, casquette des Nets, colliers en or et diams, Shawn Carter a l'allure d'un vieux chef de meute et l'aura d'un mentor qui aurait passé des mois en tournée avec Kanye West pour le look à la Givenchy. Il lève la main et des milliers d'adeptes imitent le geste, il lance des «hits me» et la salle se soulève.
Les écrans diffusent des vidéos de surveillance en noir et blanc, des vues de drones guerriers, des comptes à rebours et des «access is denied» répétés à l’infini. Le visuel sent le «Big Brother is watching you» mais Jay Z ne s’étend pas sur les s