«Un spectacle de danse amateur qu'aucune troupe de lycée n'oserait présenter en public», «un karaoké fainéant». Depuis le début de la tournée bien nommée «Shaking the Habitual» (bousculer les habitudes) au printemps, les Suédois de The Knife ont déclenché un débat salvateur sur les réseaux sociaux. Le public du Pitchfork Festival pourra juger sur pièce, ce soir, du sens de ce spectacle cynique et politique jusqu'au bout du jogging fluo, déjà présenté à Paris en mai.
Arnaque. Un jogging comme principal instrument scénique, parce que le groupe formé par Olof Dreijer et sa sœur, Karin, depuis 1999 a bazardé l'idée de jouer son récent album, préférant un show chorégraphique qui sautille à la frontière entre l'arnaque réfléchie et le geste militant jeté au visage d'un public manipulé.
Tout part d'un constat qui date de l'époque Silent Shout, succès international de 2006, qui s'est vite heurté au limites sonores et humaines de la scène : les mille strates du disque se retrouvaient rabougries, le génie de composition était dilué dans les sonos. Il avait fallu attendre six bons mois de rodage pour entendre ce disque monstre, honoré comme il le méritait. Sept ans plus tard, la question demeure insoluble pour Shaking the Habitual, publié en avril. Avec son heure et demie de manifeste electro-pop dingue et tortueux, ses sons malaxés à l'extrême et ses voix passées par des filtres chargés d'annuler la notion de genr