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Libération
Interview

«Il a dit : "Je ne veux parler que de Jésus, pas du passé"»

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Yale Evelev et Eric Welles ont rencontré l’artiste alors qu’ils préparaient la compilation sortie mercredi :
publié le 31 octobre 2013 à 18h06

Aussi passionnant soit-il, le métier de réalisateur de compilations dans une maison de disques qui s’intéresse à des artistes perdus de vue ou négligeant leur patrimoine est un défi quotidien. Le label Luaka Bop connaît bien ces galères à répétition, puisque sa rétrospective consacrée l’an dernier à la pop orchestrale du Brésilien psyché et mafieux Tim Maia lui a demandé dix ans de travail.

Yale Evelev et Eric Welles sont repartis au front pendant quatre ans pour mener à bien la première compilation officielle dédiée à William Onyeabor. Ils reviennent sur ces années de surprises et de découragement.

Comment êtes-vous entrés en contact avec William Onyeabor ?

Yale Evelev : Nous avions utilisé une de ses chansons sur notre compilation The Funky Fuzzy Sounds of West Africa [en 2005, ndlr]. En 2009, j'ai été approché par le journaliste nigérian Uchenna Ikonne, qui tient le blog Comb and Razor (1). Il m'a demandé si un disque entier avec sa musique nous tenterait. J'ai bien sûr dit oui ! Son deal était : «Je vais pendant trois mois dans la région d'Enugu, d'où je suis originaire, comme William Onyeabor. Si vous me donnez de l'argent et un contrat, je négocie les droits sur les chansons pour vous.» Neuf mois plus tard, il était de retour aux Etats-Unis sans l'argent ni le contrat… Cette situation a duré trois ans, mais on a fini par avoir le contrat signé.

Ce qui n’était qu’un point de départ…

Y.E. : Oui… Quelques semaines plus tard, j'ai appelé William Onyeabor pour la