Il serait plus confortable pour le critique que Who Is William Onyeabor ? soit une grosse arnaque. Un faux, une histoire montée de toutes pièces comme la dernière décennie en a produit dans le but de se moquer de la passion aveugle de la presse pour les histoires bien ficelées et, si possible, exotiques.
Pourtant, les huit albums abordés dans cette première rétrospective officielle, enregistrés par le compositeur et chanteur nigérian entre 1977 et 1985, existent bel et bien. Ces merveilles de groove au synthé, surprenante vision futuriste du funk d’époque, se revendent (cher) et se copient depuis des années sur Internet. Ils sont commentés sur les blogs branchés pop africaine, où à chaque fois revient la même question : qui est ce William Onyeabor qui a connu un succès soudain dans son pays avant de s’évanouir tout aussi sèchement dans la nature ?
Quête. Le label Luaka Bop, cofondé par David Byrne et qui fête cette année ses 25 ans de regard affûté sur les musiques du monde (lire ci-contre), pose donc d'entrée la bonne question. Mais il annonce aussi qu'il a renoncé à y apporter une réponse satisfaisante, comme l'ont expliqué à Libération les deux archivistes ayant mené la difficile quête qui a permis à ce disque d'exister (lire ci-contre). Ils ont bien fini par rencontrer William Onyeabor, qui vit toujours dans la région d'Enugu, dans le sud du Nigeria. Mais celui-ci, muré dans la religion, a refusé de