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portrait

Woodkid: acrobate

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Né en bord de Saône, cet ambitieux musicien, réalisateur de clips surdoué et surbooké, est en concert demain à Paris.
publié le 3 novembre 2013 à 19h56

Quelques persifleurs auront voulu y déceler une forme d'outrecuidance, là où beaucoup préféraient saluer le panache de la démarche : fin septembre 2012 est annoncé en concert au Grand Rex le chanteur français Woodkid… dont le premier album n'est attendu que plusieurs mois plus tard ! Or, le jour J, les 2 700 fauteuils de la plus grande salle de cinéma d'Europe sont pris d'assaut. Le tout-Paris se bouscule pour découvrir l'enfant prodige qui, tant qu'à ne pas faire les choses à moitié, annonce, en plus de son groupe, un mur d'images vidéos home made en noir et blanc (paysages minéraux, architectures faramineuses, buste sculpté qui se désagrège…) et le renfort ponctuel d'un orchestre symphonique. Total, une épopée sonore, genre The Wall meets Carmina Burana singulièrement mâtinée de vague à l'âme («les gens dépressifs vont en avoir pour leur compte», plastronne-t-il alors, à rebrousse-poil), accaparée par une bleusaille travestie en premier de cordée qui, à l'évidence, n'a pas froid aux yeux. Un projet «démesuré» qui repose pourtant sur une ministructure façon opération commando, le label Green United Music, alors que l'envergure de l'entreprise pouvait suggérer la réflexion stratégique (et les moyens afférents) d'un géant de l'industrie du disque - ici larguée.

L'histoire est en marche. Celle de Woodkid, du moins. Que l'on retrouve un an plus tard dans un club du Lower East Side, non moins sold out, en VO. Pas un