Habitué des duos (avec la kora de Ballaké Cissoko, les percussions de Cyril Atef dans Bumcello…), le violoncelliste Vincent Segal proposera demain, dans le cadre du festival Jazz’n’Klezmern une création inédite. Son complice sera le pianiste Alain Jean-Marie, dans un répertoire inspiré par Larry Harlow, dit «le Juif merveilleux», figure emblématique de la salsa new-yorkaise.
De quand date votre intérêt pour la musique latino ?
De mon arrivée à Paris, dans les années 80. Je venais de Lyon, ou j'avais fini le Conservatoire, et je ne connaissais personne. J'ai commencé à fréquenter la mairie du XIVe, avec ses fameux concerts latinos, et les disquaires Rythmo'Disc ou Anvers Music. Et je me suis intégré dans la famille salsa.
La présence juive dans la salsa est rarement mise en avant…
Je l'ai découverte dans le documentaire Our Latin Thing, où Larry Harlow porte un tee-shirt avec une inscription en hébreu. J'ai appris que son vrai nom était Lawrence Kahn, et qu'il n'était pas un cas isolé : il y avait le trompettiste Lew Soloff ou l'inoubliable tromboniste Barry Rodgers, né Rogenstein, petit-fils de hazzan [chanteur de synagogue, ndlr].
A quoi ressemblera le concert de demain ?
Alain Jean-Marie est guadeloupéen et il a toujours baigné dans l'afro-cubain. Nous jouerons ensemble des classiques tels que Café, d'Eddie Palmieri, mais aussi deux compositeurs d'Europe centrale : Hanns Eisler et Friedrich Holländer. Photo Bruno Charoy
Vincent Segal et Alain Jean-Marie, «Hommage à Larry Harlow». Synagogue Copernic, 24, rue Copernic, 75016. Demain à 20 h 30. Rens. :