Passionnés de musique, un scénariste et un romancier suisses ont imaginé leur propre culture underground. Est sorti début octobre un album de reprises de leurs groupes fictifs, par de vrais groupes. Laurent Schlittler et Patrick Claudet, accessoirement journalistes pour un magazine d'hôtellerie, ont partagé les 15 m2 d'un bureau d'infortune à Lausanne. Là, ils ont passé des journées entières à s'ennuyer devant l'ordinateur et à rêver d'ailleurs, rock si possible. Un jour, entre deux pauses-café, le premier s'est amusé à prendre des photos avec son téléphone et s'est fendu d'un cliché dégueulasse de radiateur, juste comme ça, pour passer le temps. Puis il a dit à son compère : «Tu sais quoi ? Si jamais un jour je fais un album, cette photo en sera la pochette.»
«Pseudo-mythes». Et voilà que, comme pour défier l'ennui, les deux potes ont imaginé en quelques minutes toute une histoire à propos d'un groupe qui s'appellerait The Rats, et sortirait un album intitulé Hit, avec ce fameux radiateur pour visuel. «On s'est alors mis à considérer chacun des objets du bureau comme le point de départ d'un récit. On suivait toujours le même processus créatif : une photo, un nom de groupe, un titre de single, puis la tracklist d'un album.»
Résultat : un projet à mi-chemin entre journalisme gonzo et œuvre romanesque qui consiste en l'invention pure et simple d'une collection de quelque 6 000 vinyles ! Parmi eux, Wimbre