Dahophiles, réjouissez-vous : le Daho nouveau est arrivé. Réalisé à Londres après la parenthèse d'une superbe adaptation du Condamné à mort, de Jean Genet, en compagnie de Jeanne Moreau, le onzième album studio du chanteur emblématique des années 80, les Chansons de l'innocence retrouvée, était en boîte dès le printemps. Comme annoncé, on l'attendait à la rentrée. Mais une péritonite avec complications en a décidé autrement, obligeant le malade à garder longuement la chambre et à reporter la sortie de l'objet aux frimas automnaux.
Voici donc en phase de reconquête le Rennais d'adoption natif d'Oran, résidant entre Paris et Londres. Qui présente avec beaucoup d'affection son dernier-né en accusant le poids - treize kilos en moins - postopératoire de ses souffrances. Mais fait miel de sa survivance, lui l'auteur du frondeur intitulé Reserection (1995) en réponse à la rumeur qui le donnait mort du sida il y a quinze ans, et qui a encaissé cette année la disparition de deux amis, Denis Quilliard, alias Jacno (de Stinky Toys puis du duo Elli & Jacno), et Daniel Darc. «Ça a été une année difficile, euphémise l'intéressé. On a poussé ensemble, surtout avec Jacno, qui est mon frère. C'est ma génération. J'ai eu le même mode de vie qu'eux, par intermittence. J'ai pris plein de choses pas bien du tout. Je pensais que j'allais moi aussi payer l'addition. Que j'étais sur la liste.»
Subtilités. Mais non. Le