Depuis sept ans, Devonté Hynes joue à cache-cache. Le chanteur/compositeur/producteur est apparu sous divers noms de scène (Test Icicles, Lightspeed Champion et aujourd’hui Blood Orange), s’est illustré dans des genres très différents (punk idiot, pop de chambre, r’n’b), a travaillé dans l’ombre de popstars étincelantes (de Solange à Britney Spears) et évite soigneusement les interviews.
Pour se faire une idée de ce drôle de Texan polymathe de 27 ans, qui réalise le grand écart entre musique indépendante et grand public, il n'est guère d'autres solutions que de se pencher sur son œuvre. En particulier sur son nouveau disque, Cupid Deluxe, qui marque un tournant dans sa prolixe discographie: après avoir expérimenté le rock et la pop, il se tourne vers la musique black. On entend le côté smooth du r'n'b de Michael Jackson, la guitare funk de Nile Rodgers, la voix soul de Stevie Wonder que Dev Hynes habille d'arrangements eighties (à renfort de synthés et de batterie électronique).
L'album foisonne de collaborations très choisies: David Longstreth (Dirty Projectors), Caroline Polachek (Chairlift), Samantha Urbani (Friends), Adam Bainbridge (Kindness), mais qui passent quasiment inaperçues tant Devonté Hynes les unifie dans une sauce groovy dont il a le secret. Hynes le taiseux a peu communiqué sur ce disque, hormis dans une courte vidéo où il confie: «Une grande partie de l'album parle de transitions, de changements de vie. Passer d'une position stable à une autre, i