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La rumba perd son seigneur

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Le chanteur congolais Tabu Ley Rochereau, légende de la musique africaine, auteur de 3 000 chansons, est mort samedi à Bruxelles.
publié le 1er décembre 2013 à 20h46

Quelques dizaines d’enfants de tous âges (dont le rappeur français Youssoupha) sont orphelins depuis samedi : leur père biologique Pascal Emmanuel Sinamoyi Tabu, dit Tabu Ley Rochereau, est mort à Bruxelles, à 73 ou 76 ans, selon les sources. En Afrique et ailleurs, des millions de fans portent le deuil de ce géant, auteur de 3 000 chansons, l’un des trois noms d’or de la rumba congolaise, avec le guitariste Franco Luambo (mort en 1989) et le chanteur Papa Wemba (né en 1949).

«Rochereau» était le surnom dont l’avaient affublé ses condisciples quand, en cours d’histoire, il avait été le seul à connaître le nom de ce maréchal d’empire. Son pays, sous administration coloniale, s’appelait alors le Congo belge. En 1959, quand l’indépendance est proclamée, Rochereau est déjà chanteur, dans l’African Jazz de Joseph Kabasélé, dit «Grand Kallé», orchestre phare de la rumba, déclinaison africaine des rythmes venus de Cuba. En 1963, il fait scission et fonde African Fiesta, avec le guitariste Docteur Nico. La même année, selon ses dires, il croise dans les loges du Star Club de Hambourg les futurs Beatles. Qu’il aurait initié aux subtilités des harmonies à quatre voix !

Cuivres. Qu'on accorde ou non du crédit à cette rencontre, il est indéniable que Rochereau introduit le rock et la soul dans la rumba, donnant naissance à un nouveau genre, le soukouss. L'influence de James Brown souffle sur les cuivres, les morceaux s'allongent et les solos de guitar