Est-ce son imposante carrure de quadra ou son statut de griot qui force le respect ? Dès que le Sénégalais Ablaye Cissoko entre dans un lieu, quel qu’il soit - même en dehors de la scène, où il porte avec distinction l’habit traditionnel -, s’installe une atmosphère particulière, qui génère une sorte d’apaisement au milieu de l’agitation environnante. Un sentiment que partage Jean-Jacques Goron, lorsqu’il reçoit le joueur de kora - auquel la fondation BNP Paribas, mécène militant en faveur du jazz depuis plus de dix-huit ans, apporte son soutien.
Fusion. «Ablaye Cissoko aborde chaque sujet avec profondeur. Nous l'avons rencontré au festival de jazz de Saint-Louis du Sénégal, en 2009, où est né le projet African Roots avec le batteur Simon Goubert. Ablaye a su donner à la note bleue la couleur de ses origines», souligne Jean-Jacques Goron. Sorti en 2012 (chez Cristal Records), le disque African Roots était un trait d'union entre le jazz modal coltranien et le sabar traditionnel sénégalais, créant une fusion peu égalée entre ces deux pôles pourtant liés d'évidence.
Cette passerelle entre les traditions du peuple mandingue, dont il est issu, et la création contemporaine, le virtuose de la kora l'a renouvelée dans un soyeux duo, entre cordes et cuivre, avec le trompettiste allemand Volker Goetze via le salué Amanké Dionti, paru sur le label de Harlem, Motéma.
Par sa douce fermeté et son toucher arachnéen, le chanteur