Une fine bruine irise les cerisiers du parc d’Ueno, à Tokyo, qui abrite des musées, des temples, un zoo fameux pour ses pandas et le Bunka Kaikan, l’une des nombreuses salles de concerts de cette capitale notoirement mélomane. A midi passé, c’est là que Fabien, Elsa, Antoine et quelques autres flânent, comme dans un film du Claude Sautet des années 70. Dans quelques heures, rhabillés de noir et de blanc, ils joueront Debussy, Ravel et Prokofiev sous la baguette de leur directeur musical attitré, l’Estonien Paavo Järvi. En attendant, ils cherchent un café car, pour ceux qui viennent de rejoindre la tournée, débutée en formation réduite au Vietnam, le décalage horaire se fait cruellement ressentir. Pourquoi aller écouter l’Orchestre de Paris au Japon, quand il joue à Pleyel toutes les semaines ? Tout d’abord pour l’entendre ! Car Paris ne dispose toujours pas d’une salle qui rende justice à toutes les fréquences sonores qu’il émet. Certes, on peut espérer que la Philharmonie de Paris, qui doit ouvrir à la Porte de Pantin en octobre 2014, sera plus réussie du point de vue acoustique que Pleyel, et rompra avec la malédiction française en la matière. Mais, en attendant, force est de reconnaître que la formation phare de la vie musicale française sonne mieux au Carnegie Hall de New York ou au Suntory Hall de Tokyo.
L’autre raison d’aller écouter l’Orchestre de Paris au Japon, où sa dernière tournée, en 2011, lui a valu d’être élu meilleur orchestre de l’année par la critique locale