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Lagos, capitale chaos

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C’est la ville de demain. Tout va vite, tout n’est que furie et créativité à Lagos, Nigeria. Visite débrouille et arty en compagnie du chanteur Keziah Jones, revenu s’installer au pays voilà deux ans.
Le parking autour du marché de Jankara, à Lagos. (Hans Wilschut/Courtesy Galerie Ron Mandos)
publié le 13 décembre 2013 à 14h23

A l’arrivée, la lune est orange et à portée de main. Croissant couché vers la voûte céleste comme on ne le voit jamais, loin là-bas en France où il fait trente degrés de moins. Sur l’autoroute de Lagos, les premières images que l’on a, c’est la lagune embrumée aux alentours, des camions-citernes remplis d’essence pas vraiment rassurants, des minibus jaunes et des piétons marchant sur les voies. La circulation est anarchique, les lumières peu lumineuses. Lagos, comme Téhéran, Shanghai ou Los Angeles, ne se pratique qu’en voiture sur des voies à grande vitesse entrecoupées de go slow, embouteillages sans fin qui ralentissent les aiguilles de n’importe quelle montre.

Plus de 15 millions d’habitants

Au matin, le mal de tête vous dit bienvenue. Dans cette ville qui n’a pas fini de grandir (la population aurait doublé en dix ans), où la population oscille entre 15 et 20 millions d’habitants (aucun recensement réaliste n’est possible), la pollution et l’odeur de l’essence sautent à la gorge. Le bruit du trafic traverse tout, même les vitres des grands hôtels pour expatriés et riches hommes d’affaires venus de tous les continents. Les beaux quartiers –qui n’en sont pas– de cette cité folle et inquiétante, à la réputation dangereuse et indomptable, attirent très peu de touristes, mais beaucoup de types en costard, mallettes en main, qui n’ont qu’un mot à la bouche: pétrole.

Les Nigérians aisés, les Blancs, les expats ne se déplacent pas sans escorte privée, en Land Rover aux vitres à moitié fumées, avec, dans le rétr