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Libération
Hommage

H. Bassam, le blues in memoriam

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Disparu en juillet 2012, le musicien voyageur livre un album posthume grâce à ses enfants, dont la chanteuse Camille. Un concert lui sera dédié demain au Théâtre de Belleville, à Paris.
Hervé Bassam a grandi en Afrique avant de venir en France à 20 ans. (Photo Hady Sy)
publié le 15 décembre 2013 à 18h16

Le temps semble arrêté dans ce bistrot de la proche banlieue parisienne, entre deux bras de la Seine. Camille, qui vit à quelques rues de là, et son frère, Simon, musicien lui aussi, sont venus parler de leur père. La petite dernière de la chanteuse, 6 mois, dort dans son landau. Les enfants Dalmais ont publié au printemps le premier disque d’Hervé, qui avait adopté le nom d’artiste de H. Bassam. Un disque posthume : son auteur est mort d’un cancer avant de le voir terminé.

L'Amérique, le blues, le voyage et l'Afrique sont présents dans ce parcours bilingue, français et anglais. «Il avait grandi en Afrique, au Cameroun, puis en Côte-d'Ivoire, explique Simon Dalmais. Ses parents l'y avaient emmené à 3 ans, juste après l'avoir adopté. Il n'est revenu en France qu'à 20 ans. Il nous racontait qu'il était le seul Blanc dans sa classe, mais qu'il a mis longtemps avant d'en prendre conscience. Il se définissait comme un Noir à la peau blanche.»

Humiliation. Hervé Dalmais n'est jamais retourné sur le continent de son enfance. En revanche il a beaucoup voyagé, aux Etats-Unis, en particulier. La chanson qui ouvre le disque, Birmingham, Alabama, est un blues à moitié parlé qui évoque les luttes des Noirs pour leurs droits civiques et le pasteur Martin Luther King. «Il était aux Etats-Unis pour l'élection de Barack Obama, confie Camille, mais il privilégiait le voyage baudelairien, celui qu'on fait à l'