Alors, cette année 2013 côté musique ? Touffue, rutilante, motivante, et énervante aussi. Sans Gangnam Style mais avec Daft Punk. Avec le retour du boys band à beaux cheveux, les One Direction, et celui de Britney Spears en mode bitch. C'est aussi l'année de l'explosion de l'Electronic Dance Music auprès du grand public mondial. Personnifiée par le déjà vétéran du genre David Guetta, les gamins gominés Avicii et Tiesto, le faux rebelle Skrillex et l'homme-souris Deadmau5, cette forme de techno-house surgonflée, compressée et festive jusqu'à la nausée est devenue un nouveau genre labelisé dans lequel se sont engouffrées toutes les majors du disque.
Dans des sphères moins baignées de champagne et de montres très chères, 2013 s’est montrée joyeusement insaisissable, achevant d’écarteler les vieilles préoccupations stylistiques dont se moquent bien les nouveaux auditeurs. Devant leur ordinateur, leur smartphone à la main ou leur tablette sur les genoux, ceux-ci sautent de YouTube à Bandcamp, de Deezer à Soundcloud, s’arrêtent un temps pour écouter un vinyle puis s’en vont télécharger un album pas encore publié sur WeTransfer. Dans cette pratique éclatée, la question n’est plus de savoir si James Blake fait de la soul ou si Diplo est américain, mais de savoir avec quoi on l’enchaîne. En 2013, la musique était partout, tout le temps, quitte à ne faire que passer.
La sélection de Libération fait écho à ce foisonnement. On n'y trouvera pas un portrait réfléc