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Techno

Nils Frahm, pianiste frappé

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Venu du classique, l’Allemand s’est tourné vers l’expérimental en remixant la matière sonore de ses concerts. Nouvel exemple avec l’entêtant «Spaces».
Nils Frahm, 31 ans. (Photo Michal O'Neal)
publié le 25 décembre 2013 à 18h26

On l’appelle Nils au bout de cinq minutes, même au téléphone. Nils Frahm, pianiste allemand âgé de 31 ans, semble se situer à des années lumière du virtuose formé aux sonates et concertos qu’il est pourtant. Il ne fait même que casser les codes de son instrument depuis ses premiers enregistrements, en 2005, se réinventant pas à pas en joueur de techno analogique feutrée et mélodies sérielles captivantes.

Spaces, son vrai faux disque live tout juste paru, vient involontairement de faire le bilan de cette presque décennie de musique en mouvement qui l'a révélé en animateur de premier rang, quelque part entre le piano de chambre, la pop moderne et la musique aux machines. Né pour faire plaisir à ses fans, Spaces lui a échappé. La matière première qui forme ce disque a été captée «ces deux dernières années, expliquait Nils Frahm depuis Berlin, la semaine dernière. J'ai commencé à enregistrer mes concerts pour je ne sais quelle raison… Je crois que j'étais préoccupé par l'idée qu'un jour, je ne pourrais plus jouer sur scène. C'est devenu une habitude, et j'ai fini par oublier que le magnéto tournait.»

«Fainéant». Ces bandes ont capté les improvisations organisées de Nils Frahm, branche distincte de son travail en studio. Devant un public de fidèles qui vient chercher le dérapage, le menu pianiste se confronte à un piano et un synthétiseur, eux-mêmes branchés à un fatras de machines et pédales d'effet. Avec se