Menu
Libération

Sélection Nils Frahm

Article réservé aux abonnés
publié le 25 décembre 2013 à 18h26
The Bells (Erased Tapes, 2009).

Après les tentatives trop enfantines de ses disques autoproduits et de son premier EP, voici le vrai début de Nils Frahm. Enfermé durant deux jours dans une église de Berlin, le pianiste avait convié Peter Broderick, rencontré quelque temps plus tôt, pour l'aider à enregistrer. Celui-ci, s'apercevant que Frahm n'avait besoin d'aucune aide technique, n'en fera rien. A la place, il lui a imposé des contraintes à travers lesquelles l'inventivité et la poésie mélancolique du piano de Nils Frahm se révèlent soudainement. «Imagine un morceau sur lequel je puisse rapper», «joue uniquement des do, mi et sol», etc. Cette genèse potache s'efface heureusement sous le résultat, ample et tendre.

7Fingers

(Erased Tapes, 2011)

Enregistré en compagnie de la violoncelliste allemande Anne Müller, 7fingers sonne comme une interrogation de la musique de Nils Frahm. Comme poussé du cadre, celui-ci quitte son piano pour manipuler des machines et recycler en direct le jeu de sa collègue du moment, auquel il mixe ses propres boucles de clavier. Le résultat, laissé brut, est parfois trop prévisible (Let My Key Be C), mais il laisse aussi de l'espace pour des ambiances retorses réussies (Journey for a Traveller). Un work in progress qui marque une étape dans le cheminement toujours plus électronique de Nils Frahm.

Juno

(Erased Tapes, 2011)

Autre disque pivot d'une mutation sonore en cours dans la tête du pianiste allemand, Juno est u