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OPéRA

«Einstein on the Beach», master Glass

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La musique de l’Américain a joué un rôle clé dans cette révolution que fut la pièce fleuve de Robert Wilson, reprise au Châtelet. Son héritage court toujours.
publié le 8 janvier 2014 à 20h26

Que reste-t-il d’Einstein on the Beach ? Tout, et même plus. L’opéra abstrait écrit par Philip Glass, Bob Wilson et Lucinda Childs, repris cette semaine à Paris, est toujours un flux fascinant d’images, de sons et de sensations d’une modernité éclatante.

Magistrale et tendue, cette version 2014 (recréée en 2012) permet à une nouvelle génération de se prendre la claque hallucinée qu'ont déjà encaissée les aventuriers qui assistèrent à la création en 1976 (lire le récit de Bayon, revenu sens dessus dessous du spectacle à l'époque), puis aux versions postérieures de 1988 et 1992. De là à penser que ce Einstein du XXIe siècle, pensé, financé et exécuté comme la version de référence de l'opéra, sera le dernier monté par Glass (76 ans) et Wilson (72 ans)…

Il s’agit donc ne pas perdre l’occasion de voir cette pièce centrale de l’art du dernier siècle, qui n’a eu de cesse, depuis, d’essaimer autour d’elle. La musique de Philip Glass en particulier, qui a tout d’un coup fait d’un compositeur observé de loin, un pilier des grandes maisons lyriques, et de l’école minimaliste - avec Steve Reich, Terry Riley - un nouvel horizon pour des musiques bien moins savantes.

Einstein on the Beach, qui évoque l'impact du savant sur le monde plus qu'il ne raconte sa vie, se découpe en quatre actes e