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En 2014, Rameau a fini de ramer

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Mort il y a 250 ans, le compositeur français est à l’honneur cette année.
publié le 10 janvier 2014 à 18h46

C'est l'année Rameau. Jean-Philippe, comme celui du Neveu de Rameau, de Diderot. Une année un peu trichée car ce n'est que le 250e anniversaire de sa mort (il était né en 1683). Mais l'historicité de la musique savante tourne à une vitesse telle qu'il vaut mieux le fêter tant qu'il est chaud, car qui sait ce qu'il en restera pour son troisième siècle.

Il y a cinquante ans, le monde de la musique classique se fichait de Rameau, un peu moins que de son premier rondeau, mais quand même. On enregistrait ses pièces pour clavecin et, pour ses opéras, Platée ou les Indes galantes, deux de ses trois succès comiques conservés (avec les Paladins), pour cause de turquerie délirante (les Indes) et de grenouille coassante (Platée). Mais si la Callas a chanté ses cadets Cherubini et Gluck, elle n'a jamais touché à Rameau. Notons qu'un sort presque comparable avait affligé pendant longtemps Bach et Vivaldi, avant que la vague baroque pour l'un et l'édition moderne des partitions de l'autre ne viennent à leur secours. Dans le cas de Rameau, ce sont des chefs anglo-saxons tels John Eliot Gardiner et surtout William Christie qui ont contribué à sa résurrection opératique, flambeau repris par Marc Minkowski et Christophe Rousset entre autres.

Rameau, c'est un type grand, maigre, dijonnais, antipathique si l'on en croit les témoignages, qui devient superstar à 50 ans (l'équivalent d'un nonagénaire à notre époque) en composant une pa