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portrait

Le Prince Miiaou, griffée

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Ecorchée et tourmentée, la chanteuse-compositrice de rock indé ne concède rien mais commence à chasser ses angoisses.
Le prince Miiaou à Paris, le 9 janvier. (Photo Fred Kihn)
publié le 26 janvier 2014 à 17h06

Son leitmotiv : «Je ne suis rien.» Notre credo : «Elle a (presque) tout.» Entre les deux, il y a de la marge. La voilà pourtant, la perle rock made in France, artiste majeure mais sous-estimée, qui sort ce jour un quatrième album, majestueux et fiévreux, spectral et impérieux. Le Prince Miiaou, alias Maud-Elisa Mandeau, charrie l'emblème d'une artiste indé en marge des codes et du marketing.

Chat (échaudé). «Je n'ai pas une vie trépidante», balaye d'emblée la fille, 29 ans, que l'on retrouve en train de tirer sur une clope devant un café parisien. «Je vis à la campagne avec mon copain et deux chats.» Bémol : «A l'extérieur, il ne se passe pas grand-chose, à l'intérieur, c'est autre chose.» A l'intérieur, ça fourmille encore après la séance photo. Car elle peut aimer son image et en avoir peur. Elle a ainsi passé des heures avec Jean-Charles de Castelbajac, qui s'est entiché d'elle, sur le choix d'un pull… Son intérieur ? Une ferme du XVIIIe, située à… l'extérieur de Chalais (Charente-Maritime), 1 831 âmes, dont une plus tourmentée que la moyenne. Achetée avec Norbert, batteur dans son groupe - et dans son cœur depuis douze ans - pour tenter de toucher du doigt un rêve «de vie simple». Elle la retape quand elle ne tape pas sur ses claviers. A l'image de sa vie qu'elle ne conçoit que comme un work in progress. Entre ravissement apeuré et peur du ravin. Le premier opus avait ce