Menu
Libération
SAUDADE

Rodrigo Amarante, l’exil enchanté

Article réservé aux abonnés
Ancien membre du groupe Los Hermanos, le songwriter brésilien désormais installé à Los Angeles sort «Cavalo», un premier album solo qui sublime l’éloignement.
«Cavalo» de Rodrigo Amarante, est un objet conceptuel empreint de spiritualité. (Photo Eliot Lee Hazel)
publié le 27 janvier 2014 à 17h06

Il faut parfois tourner la page pour s'autoriser à en écrire d'autres, avec ou sans rupture brutale. Après des années d'un succès retentissant dans son pays, le Brésilien Rodrigo Amarante a pris le large pour faire cavalier seul et donner à l'exil la saveur de cette saudade, indicible nostalgie présente dans le poétique album Cavalo («cheval» en portugais). Il s'agit en l'occurrence de la première sortie en solitaire de l'un des membres de Los Hermanos, quatre barbus faux frères mais vrais potes qui sont passés au statut d'icône en seulement quatre disques. Or, si le dernier, (4), date de 2005 et les shows d'adieu, de 2007, la bande de Rio, créée en 1997, s'est autorisée, parmi des aventures personnelles, quelques retrouvailles live, notamment en 2009 lors du festival Just A Fest (à São Paulo et à Rio) en présence de Radiohead et de Krafwerk, puis en 2010 et jusqu'en 2012.

«Discipline». C'est ainsi que Rodrigo Amarante, né en 1976, l'un des deux songwriters du groupe avec Marcelo Camelo, est allé voir ailleurs s'il se trouvait. Le Carioca s'est ouvert à d'autres horizons à travers de nouvelles rencontres - l'Orquestra Imperial, par exemple, big-band de gafieira (bal traditionnel) où s'agrègent les noms de la scène pop carioca comme Moreno Veloso (fils de Caetano) ou Domenico et Kassin (du projet +2). Il s'est aussi expatrié du côté de Los Angeles depuis presque six ans, pour y développer ses idées, nota