Menu
Libération
Décès

Pete Seeger ne protestera plus

Article réservé aux abonnés
Fils spirituel du vétéran folk Woody Guthrie, l’Américain, figure tutélaire du «protest singer», fut de tous les combats. Il est mort lundi à 94 ans.
(AFP)
publié le 28 janvier 2014 à 19h46

Pete Seeger, un vrai pionnier de la musique populaire américaine, est mort, lundi à 94 ans dans un hôpital de New York. Porte-parole de la contestation folk, il aura fait sonner banjos et guitares pendant près de soixante-dix ans, partie prenante dans toutes les luttes - contre le capitalisme, le conformisme et le fascisme.

Protégé de Woodie Guthrie, qui l'avait poussé à composer ses propres chansons, Pete Seeger a longtemps partagé la route du «hobo militant syndicaliste». L'activité débordante de ce barde illuminé, qui avait fréquenté Harvard un an, fait de lui un des acteurs essentiels du revival folk - avec une note extrêmement politisée.

Blacklisté. Assez vite, il troque l'ukulélé de son enfance pour un banjo cinq cordes, découvert dans un festival folk où l'avait amené son père musicologue. De son premier groupe, les Almanac Singers, fondés en 1940, jusqu'aux tout aussi communistes Weavers d'après-guerre, en passant par The New Lost City Ramblers, Pete Seeger sortira de sa manche quelques perles qui restent gravées dans la mémoire américaine. A commencer par Good Night Irene, adaptation de la chanson de Huddie «Leadbelly» Ledbetter, un bluesman que lui avait présenté Alan Lomax, musicologue archiviste de renom, ami de son père.

Pour Pete Seeger, pur calviniste, la musique devait servir la cause politique. Ce furent les piquets de grève, la critique violente du système, toutes sortes de luttes. Mais l'ère paranoïaque