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Fauve est lâché

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Phénomène sur scène et sur le Net, le collectif parisien scande, à travers un univers musical et visuel personnel, le malaise d’une jeunesse déboussolée.
Le collectif Fauve, mercredi, à Nîmes. (Photo Olivier Metzger)
publié le 31 janvier 2014 à 21h26

D'abord dix concerts, puis quinze, puis vingt. Les trois quarts déjà archicomplets, comme le seront bientôt les autres - et on murmure que la liste va continuer de s'allonger. S'il faut prendre un exemple, parmi d'autres, de la métastasique «Fauve mania» telle qu'elle se propage inexorablement depuis maintenant plus d'un an en France, celui-ci est le plus éloquent qui nous vienne à l'esprit : avant même la sortie de son premier album, Vieux Frères, en circulation à partir de lundi (lire ci-contre), le groupe (ou «collectif», dénomination qu'il semble préférer) parisien a donc planifié pas moins de vingt concerts au Bataclan (2), étalés entre début février et mai.

Là où tant de leurs homologues, après cinq ou dix ans de carrière, envisageraient comme une consécration le fait de remplir une seule fois cette salle de 1 500 places du XIe arrondissement de Paris, la «prouesse» annoncée n'apparaît pourtant que comme une étape, nouvel étage d'une fusée allumée fin 2012 et qui a toutes les chances d'enflammer durablement les esprits, quelque part entre rock et rap, sur fond de paroles scandées (parlé-chanté), débitées à la mitraillette. «On peut clairement parler ici de phénomène naturel, parti du bouche à oreille, accentué par un travail d'images incroyablement malin sur le Net, du Mozart même ! confirme Vincent Frèrebeau, patron du label indépendant Tôt ou Tard et fin connaisseur de la scène hexagonale. Beaucoup vont les défendre,