Menu
Libération
Interview

Tinariwen: «Nous voulions entendre nos guitares comme chez nous, un son rugueux mais planant»

Article réservé aux abonnés
Deux musiciens commentent la genèse de l’album auquel ont pris part de nombreux invités.
par BAYON
publié le 9 février 2014 à 20h16

Entre deux bivouacs européens, le bassiste Eyadou ag Leche (auteur du titre Toumast Tincha sur l'album) et l'un des guitaristes, Abdallah ag Alhousseyni (auteur de Chagaybou, Tahalamoyt…), nous narrent le sixième Tinariwen.

La marque sonore d’Emmaar ?

Nous avons voulu revenir au son originel de Tinariwen, à la spontanéité du premier album, Radio Tisdas, enregistré tout simplement à Kidal dans la radio du village. Juste jouer ensemble, entendre le sable, le vent, la pièce. C'est ce que nous avons fait en plein Joshua Tree : tous dans une même pièce, nous avons enchaîné les morceaux qui nous passaient par la tête. Des chansons oubliées, des chansons que nous jouons en concert mais jamais enregistrées, et quelques nouvelles sur la situation de notre peuple. Tout en live, deux ou trois prises, avec des micros à ruban des années 50 pour un son doux et chaleureux, et un ingénieur du son de Nashville habitué à travailler ainsi, sur magnétos à bandes avec peu de pistes. Nous voulions entendre nos guitares comme chez nous : un son rugueux comme le désert et la pierre, mais planant comme le vent.

Joshua Tree, le désert en soi ?

Tinariwen signifie «le peuple du désert», des déserts. Nous nous sentons bien dans cet environnement, pour créer, pour vivre. Le silence, le vent, le ciel, les étoiles : voilà le plus beau studio du monde. La situation politique chez nous ne nous permettait pas d'enregistrer au Sahara ; pourquoi pas le désert californien, en profitant de cette maison que nous prêtait notre ami Bill