Collectif multimédia made in London, Breton a sorti lundi son deuxième album, War Room Stories, emblématique de la nouvelle vague electro-pop. Le quintet est habité par un leader, Roman Rappak, avec qui l'on échange depuis les premiers pas, entre rencontres, mails et tournées. On s'est donc glissé en trois temps dans les interstices de ce projet transdisciplinaire (vidéo, musique, photo, installations).
Aujourd'hui. Breton peaufine depuis un mois un live qui va traîner le groupe sur la route pendant six mois. «On prépare la vidéo du prochain single, on multiplie les répétitions», raconte Roman Rappak. Ce War Room Stories est plus nuancé et ample que son prédécesseur, Other People's Problems, qui avait semé les graines d'une danse «raveuse» et rêveuse. Cette récolte-là est plus claire-obscure : tel un artichaut, il faut prendre le temps de l'effeuiller avant d'en atteindre le cœur. «C'est un virage, parce que je n'envisage les parcours musicaux ou humains qu'avec des virages. Là, on s'est posés, on a réfléchi. On s'est aussi fait, parfois, un sang d'encre pour creuser à nouveau dans les veines notre musique.» La métamorphose fut intense. «Cela ne sert à rien de sortir un album si on ne souffre pas un minimum pour le faire ; il faut des gouttes de sueur et quelques