«Vieillir n'est pas forcément synonyme de sagesse ou de maturité.» Depuis trois ans, Michel Cloup tourne autour de cette certitude comme un lion blessé. Le Toulousain la formule frontalement en ouverture de Minuit dans tes bras,second album du duo qu'il forme avec le batteur Patrice Cartier, qu'il défend ce soir à Paris avant une dizaine de dates en France et après une résidence de travail à Brest la semaine dernière.
Lui est à la guitare barytone, chimère située entre guitare et basse, qui lui permet de plonger très bas dans les grondements et d'installer une tension noire creusant le sillon du slowcore années 90, forme ralentie du rock indépendant américain alors portée par Slint, Low ou Codeine. Diabologum, premier groupe de Cloup, était de cette bande-là, à sa façon, durant sa furtive existence (trois albums de 1993 à 1998), depuis élevée en modèle hexagonal. Michel Cloup s'en fout bien, lui qui a avancé au lieu de remuer le cadavre de son groupe : en montant Experience (déjà avec Patrice Cartier) pour s'attaquer aux frontières du rock et des machines électroniques, puis les moins convaincants Binary Audio Misfits, avec les rappeurs texans de The Word Association.
Pour finalement atteindre l'os de sa musique au sein de Michel Cloup Duo, cri rock primal sorti d'une confrontation ascétique entre une guitare et une batterie - on notera au passage que Ian MacKaye, ex-Fugazi et cousin américain de Cloup, a choisi la même formule et la même guitare bar