Mort du créateur de Suicide. On serait tenté de résumer ainsi la vie du producteur manager Marty Thau, qui se résumait volontiers lui-même, dans ses mémoires inédits, Rockin' the Bowery (from the New York Dolls to Suicide), à travers les formules lapidaires de ses contemporains le concernant, en «inépuisable boss de la musique punk», «pope du rock'n'roll new-yorkais», voire en «bâtard de juif incompétent».
C'est-à-dire que l'intéressant Marty Thau, longtemps avant de mourir de complications rénales à 75 ans, jeudi dernier à Petersburg, Virginie, se sera d'abord et essentiellement signalé en gravant son nom au verso de pochette du manifeste macabre Suicide, en 1976.
Fatalité. Suicide, totem rock Libération, quelque part entre Baader et The Kills, est un duo de survie electro rockabilly grésillant et drogué, originellement trio, matrice de Kraftwerk et rejeton apocalyptique du groupe rhythm'n'blues mid-sixties de Rudy Martinez, fantastique créateur claviériste du tube historique 96 Tears (suivi de I Need Somebody), sous le nom de ? & the Mysterians (prononcer Question Mark and the Mysterians).
Comme tout se tient, Marty Thau, qui suscitera Suicide, qui s'approprierait Cheree Cheree de Question Mark, fourbit ses armes avec le groupe du rockeur chicano joueur de synthé Farfisa, auteur de Music Machine qu'une fatalité rock présuicidaire fit finir sa carrière doigts