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Libération
Disparition

Paco de Lucía, flamme éteinte

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Le guitariste espagnol virtuose, qui a révolutionné le flamenco, est mort mardi à 66 ans.
Paco de Lucia à Malaga, le 17 septembre 2005. (Photo Reuters Photographer / Reuters)
publié le 26 février 2014 à 20h46

«Je veux seulement suivre mon chemin» (Solo quiero caminar), affirmait le titre d’un de ses disques, en 1981. Le chemin de Francisco Sánchez Gómez, dit Paco de Lucía, s’est interrompu brutalement, mardi, sur une plage de Cancún, au Mexique. Une crise cardiaque a emporté, à 66 ans, l’un des plus grands guitaristes de l’histoire, tous genres confondus. L’homme qui a converti au flamenco des amateurs de rock et de jazz du monde entier, et incité des légions d’apprentis à tenter de percer les secrets de cet art mystérieux, issu du peuple gitan.

«Paco fils de Lucía» n’était pas gitan, mais il avait baigné dans la culture flamenco d’Algésiras, à la pointe sud de l’Espagne, où il était né en 1947. Sa mère, portugaise, chantait très bien, dira-t-il plus tard, quant à son père et futur impresario, Antonio Sánchez, de profession marchand de tissus, il fréquentait le milieu musical et était l’ami de Niño Ricardo, guitariste qui laissera une empreinte profonde sur le jeune Francisco.

Antonio Sánchez n'envisageait qu'un avenir pour ses trois fils : stars du flamenco ou rien. L'aîné, Ramón, né en 1939, montre vite des dispositions pour la guitare. José, dit Pepe, s'investit dans le chant, tandis que le benjamin, Paco, opte lui aussi pour les cordes. Paco et Pepe n'attendent guère pour être célèbres : le duo chant-guitare leur assure, sous le nom de Los Chiquitos de Algeciras, concerts et enregistrements. Mais le papa a une autre ambition pour Paco. Qui conf