De quelque part ailleurs, Mathieu Warsky, alias Judah l’Européen sans frontière, éclaire notre lanterne sourde via courrier électronique.
Bruxelles serait né d’un rêve de récitation poétique…
Les mots qui me sont venus en rêve sont les premiers de la chanson : «Dans le noir de mon âme, toi ville nyctalope, tu sais voir l'espoir, Bruxelles, capitale de l'Europe.» Au réveil, je les ai notés, puis j'ai continué. La première fois que j'ai fait ce titre en concert, à Bruxelles, je n'avais pas encore la musique ; j'ai juste récité. La musique venue plus tard, je n'ai pas écrit de mélodie, j'ai préféré scander pour garder la forme poétique initiale, telle que dans mon rêve.
Cette déclaration à l’Europe… Nostalgie du «bel étranger» ? Kaspar Hauser Warsky ?
C’est plus une déclaration d’amour à Bruxelles et aux Belges, mais oui, aussi à l’Europe à travers sa capitale. J’ai l’impression que la musique d’Europe continentale souffre d’un complexe d’infériorité. Je lis toujours des phrases du type : «Ce groupe français n’a rien à envier aux Anglais…» Ils ont leur musique, nous la nôtre, elles se valent. Contrairement à Kaspar Hauser, je ne suis pas un orphelin, je suis un enfant légitime de l’Europe. Mes deux parents sont argentins, mais leurs parents venaient d’Europe de l’Est, de Belgique, d’Espagne, de Grèce…
Pourquoi Judah ?
Comme je viens de le dire, mes parents sont argentins, donc inutile de préciser l'importance de la pensée borgésienne dans la psyché familiale. Borges a une célèbre nouvelle, la Secte des Trente, en référence aux trente deniers : «Dans la Tragédie de la Croix, il y eut des acteurs volontaires et