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BOP

Le gimmick Waterhouse

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Le poulain californien de Hanni el-Khatib creuse son sillon rhythm’n’blues kitsch avec son deuxième album, «Holly», bande-son crooner d’une romance de quartier imaginaire.
Coiffure mid-fifties et look vintage, Nick Waterhouse remet au goût du jour le soul jazz british. (Photo DR)
par BAYON
publié le 2 mars 2014 à 19h56

Maniérisme figé dans un Neverland soul wop blanc années 50, Nick Waterhouse livre un essai transformé dans la parfaite conséquence de Time's All Gone, son manifeste ici largement commenté (lire Libération du 5 mai 2012). Le style - un peu contraint, embaumé, au capillaire, à l'oculaire, au vestimentaire et plus si affinités mobilières, comme au vocal et instrumental - développe un beau nuancier rythmique stylisé. Témoin, le single-clip This Is a Game, offrant un bon argumentaire d'appel kitsch au projet.

Ambiance film noir, du meilleur swing premiers âges, mi-le Pacha au Tabou, mi-Harry Sinatra, Holly est un bel objet rare, pétri de vieux jeu. Un hommage cadencé aux fastes d'avant-hier, dévotieusement épris d'années yé-yé twist, entre hula-hoop et scoubidou. Produit avec Kevin Augunas (qui produit Black Keys, qui produit Hanni el-Khatib, qui lance Nick Waterhouse…), le joli Holly chaloupe avec une nonchalance crooner, entre mambo, tamouré ou cha-cha à bongos (This Is Gone), avec vibraphone et guitare électrique para rock'n'roll. Mi-Belafonte de cabaret havanais, mi-Eddie Fontaine roucouleur rocky à zoot rose, et approchants Teddy Randazzo avantageux de baloche à Vegas, le récital trompette de semi-mariachis hollywoodiens gourmés de funk lamé sous-Joe Tex