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Libération
CONCERT

Alain Altinoglu, french baguette

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Le jeune chef d’orchestre triomphe au Metropolitan Opera de New York avec un «Werther» sonnant bien français. Le 15 mars, la dernière sera retransmise dans 120 salles de cinéma de l’Hexagone.
(Photo Eric Dahan)
publié le 7 mars 2014 à 17h46

La neige a recouvert Manhattan mais Bill de Blasio, le nouveau maire démocrate de New York, a choisi de déblayer Brooklyn en priorité. Résultat, le trafic est considérablement ralenti alors que l'on tente de rejoindre Alain Altinoglu. Arrivé il y a quelques jours avec la mezzo Nora Gubisch, dont il partage la vie depuis dix-huit ans, et leur fils Arthur, âgé de 8 ans, le chef d'orchestre français loue l'appartement d'une cantatrice célèbre sur Columbus Avenue. A 38 ans, c'est déjà un vieil habitué de la fosse d'orchestre du Metropolitan Opera, le plus important temple lyrique de la planète. Après y avoir triomphé dans Carmen, Faust et Otello, il s'apprête à y diriger le Werther de Massenet, avec le ténor Jonas Kaufmann dans le rôle-titre.

On se présente au réceptionniste de son immeuble et, après s'être assuré que l'on est bien attendu, il nous laisse monter. Alain Altinoglu est un chef tellement normal qu'il est insaisissable, peut-être parce qu'il reste avant tout un musicien. A peine entré, il nous fait écouter le nouveau disque qu'il a enregistré avec Nora Gubisch, et qui doit paraître au printemps. La voix corsée et sensuelle de la mezzo se plie magnifiquement à l'espagnol des Canciones populares de Manuel de Falla, à l'allemand des mélodies de Brahms, au sicilien, à l'arménien et à l'auvergnat des Folk Songs de Luciano Berio .

Alain Altinoglu, qui a dirigé les musiciens et accompagné Nora au piano, semble ravi que l'on appréci