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Metronomy, le temps fait son œuvre

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Dans leur nouvel album, «Love Letters», qui sort lundi, les Britanniques fusionnent le charme des années 50 et les chimères techno imprégnés d’une nonchalance émotive.
publié le 7 mars 2014 à 17h46

Quelle est la dernière chose qu'un batteur dit à son groupe avant de se faire virer ? «Les gars, et si on essayait un de mes morceaux ?» C'est probablement pour esquiver ce genre de blague éculée que Joseph Mount, batteur jazz de formation, a créé Metronomy. Dix ans et trois albums plus tard, il publie Love Letters, geste pop limpide contenue dans une forme miniature. Antistar joufflue et contre-pied total du leader, l'Anglais aux frisettes a beau s'être adjoint les services d'un groupe classieux depuis The English Riviera, en 2011, il reste le seul maître à bord et fabrique sa musique comme il est : brillant sous la simplicité.

Perdition. Après des égarements marketing qui ne lui allaient pas, à l'époque de Nights Out (2008), le disque qui a propulsé Metronomy devant un public international avant de ressortir dans une ridicule édition signée Karl Lagerfeld, Joseph Mount a habilement recadré sa carrière avec The English Riviera. Ses chansons héritées de la ligne claire britannique (The Kinks, Young Marble Giants…) abandonnaient alors l'autoroute de la pop électronique, trop dragueuse, pour divaguer sur les plages du sud de son île - au départ de Brighton où il était installé après avoir quitté son Devon natal, et avant de déménager à Paris (XVIIIe). Quiconque a déjà mis les pieds sur la plage de Bournemouth un dimanche de novembre sait le charme lancinant et grisâtre qui se dégage de