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Libération

Lisbonne se vide mais remplit les salles

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Exode, politique d’austérité, chute des subventions : rien ne semble ralentir la vitalité culturelle de la ville.
publié le 11 mars 2014 à 18h06

En prenant exemple sur le Berlin des années 20, on prétend que les périodes de crise sont fructueuses du point de vue artistique. Lisbonne en apporte la preuve aujourd’hui, alors que depuis trois ans, le Portugal surendetté applique de violentes politiques d’austérité, taillant dans les budgets de l’éducation et de la santé. Et perd une grande part de sa population : 100 000 expatriés par an, vers le Brésil ou même l’Angola.

Pourtant, malgré la chute des subventions, la vitalité culturelle de la capitale est patente. Paulo Furtado, qui y réside depuis sept ans, explique qu'il se passe toujours quelque chose «en musique, photo, arts plastiques, vidéo… Même si le reste du pays n'est pas logé à la même enseigne. Dans la capitale, l'argent circule mais en province, les concerts se sont raréfiés. Les gens peuvent se payer une sortie par mois, pas davantage.»

L'événement musical du mois, ce sont les concerts conjoints d'Ana Moura et Antonio Zambujo, les 18 et 19 mars au Coliseu dos Recreios de Lisbonne, et le 21 à Porto. Au total 11 000 fauteuils, entre 20 et 50 euros, pour applaudir les deux vedettes actuelles du néo-fado. Dont la muse inspiratrice, Mísia, a publié à l'automne Delikates sen Café Concerto, son onzième disque, pas encore paru en France. «En ces temps de crise, visualisant un réfrigérateur tragiquement minimaliste, je me voyais réduite à devoir manger mes propres chansons», explique-t-elle. Elle a donc choisi treize reprises, et inv