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INTERVIEW

Musique post-bourgeoise: «On ne peut pas dire les choses, alors les écrire...»

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Le monde est un décor qu'Olivier Urman aime troubler. Artiste plasticien et leader hurleur du groupe, il explique ce qui habite son trio révolté.
Olivier Urman (à gauche) et Constantin Leu ont créé Musique post-bourgeoise. (Photo Pierre Rousteau. )
publié le 11 mars 2014 à 13h02

On pourrait dire déjanté en évoquant Musique post-bourgeoise, mais ce ne serait qu'effleurer le sujet tout en le trahissant. Musique post-bourgeoise est un groupe au sens où une immense part de leurs confrères musiciens ne le conçoivent pas. A une époque, Olivier Urman disait, discourait, hurlait dans un mégaphone. Sur scène, il n'y a pas de guitare, ni de batterie, à peine un micro désormais. A ses côtés, Vincent Robischung officie dans un grand calme non partagé, derrière des machines qui distillent le son électronique de l'ensemble. Et Constantin Leu, barbu grisonnant, performe, joue, brûle, habite étrangement ce que ses deux camarades produisent. L'Obstacle, leur premier album, sortira le 27 avril (Nuun Records). Treize titres aux textes destructeurs, sans mélancolie, où Olivier Urman fracture la logique, le sens commun, les idées toutes faites, et fabrique du contresens très sensé.

Comment est né ce disque ?

Nous avons créé Musique post-bourgeoise avec Constantin Leu. On travaille avec Vincent Robischung qui connaît très bien la programmation, ce qui nous a permis de produire un véritable album. Ce n'était pas le cas avant. On jouait avec des orgues d'appartement à 50 euros. La musique jouait quasiment toute seule. Il y a quelques années, on a fait un album autoproduit. Mais le but n'était pas de faire de la musique. C'était inécoutable car associé uniquement au geste, à une performance à trois.

C'est devenu ce disque. On peut l'écouter pour la mu