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INTERVIEW

Singes chromés: «mes chansons sont ce qui reste du filtrage de plein de vides»

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Le musicien plasticien explique son caractère, sa force des faibles, ses intoxications, son style, sa stratégie du chaos disciplinaire :
Denis Scheubel. (Photo Mathieu Zazzo)
par BAYON
publié le 14 mars 2014 à 17h16

Le mode opératoire de l'entretien Libération-Singe Chromés qui s'amorce est édifiant. Le nec plus ultra rock français n'a pas d'ordi ; c'est un certain Philippe, fixeur local, son «accoucheur» coach éditeur (de Növö magazine, des livres Mediapop et là d'un premier disque), qui lit au téléphone, puis sur l'un de ses écrans, nos interrogations sur le drone Singe Chromés à l'artiste sauvage écofuturiste.

Qui êtes-vous ?

Je suis impressionnable, comme vous. A outrance. Je me sens fébrile, donc vivant.

D’où viennent les chansons ?

Mes chansons sortent d’une route de l’Oklahoma. Ce qui reste du filtrage de plein de vides. Les gens que je veux imiter depuis tout petit, quelques remerciements, quelques comptes à régler, quelques postures exaltées. La maladresse fait le reste.

Chansons, d’ailleurs, ou morceaux ?

Ce sont des chansons. Coupées au cutter. J’aimerais faire des morceaux un jour. Avec beaucoup plus d’instruments.

Comment faites-vous ? La Fermeture, par exemple ?

La Fermeture est l'histoire de quelqu'un qui attend toute la journée le moment où sa Loulou va s'endormir la tête sur ses épaules. C'est une chanson sur la fin du monde quotidienne.

Vos obsessions rock ?

Le rock est pour moi un mode de vie pas forcément volontaire. Une perdition parfois imaginée. Une maison un peu chaleureuse aux limites de certains territoires. Joy Division, Talking Heads, Gun Club, Hunter S. Thompson, John Fante… Parfois je suis rock’n’roll.

Poisons

:

La chose poétique paraît déterminante pour vous…

J’écris quand mon stylo m’accule, mais si je peux baisser la tête en le voyant, je le fais. Un poète, pour moi, est un déchiffreur de langages cryptés qui sont d