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Libération
Décryptage

Pourquoi le Japon plombe l'industrie mondiale de la musique

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Encore ultradépendant du CD, placé au centre du business délirant de la J-pop, le marché japonais est un monde à part où le téléchargement et le streaming sont négligés.
Des membres du groupe AKB48 lors de la cérémonie des Golden Melody Awards, à Taiwan en 2011. (Photo Nicky Loh. Reuters)
publié le 19 mars 2014 à 16h31

Le marché de la musique fait à nouveau la tronche depuis la publication des chiffres de l'Ifpi, le regroupement international des gros labels (majors et indés), pour l'année 2013. Après une année 2012 qui avait vu le marché mondial se redresser d'un petit 0,3% -pour la première fois depuis 1998-, celui-ci a replongé l'année dernière de 3,9%, malgré l'explosion des plateformes numériques (téléchargement et streaming) dans les marchés émergents et leur consolidation dans les pays riches.

Et tout le monde de pointer du doigt un unique responsable de cette gueule de bois: le Japon, qui représente à lui seul un cinquième du marché mondial, où les revenus de la musique enregistrée (qui cumule ventes physiques, numériques, diffusion de clips, vente de droits, etc.) se sont effondrés de 16,7%. Pourquoi, et surtout pourquoi maintenant?

Un marché verrouillé autour du CD

Aucun pays ne ressemble au Japon, et aucun marché de la musique ne ressemble au marché japonais. Celui-ci est encore ultradominé par les ventes en formats physiques (CD, vinyle, DVD), qui représentent près de 80% de ses revenus quand les autres grands marchés historiques de la musique (Etats-Unis, Europe de l'Ouest) ont déjà basculé vers le numérique. En France, les ventes physiques ont ainsi représenté 61% des revenus gén