Sous un feu spirituel saluant les orixás, le trio brésilien Metá Metá, formé par le guitariste Kiko Dinucci, la chanteuse Juçara Marçal et le saxophoniste Thiago França, vient enfin révéler en France le secret de sa potion sonore magique. Les ingrédients chauffés à l'électricité sur leur deuxième album, Metal Metal, décuplent le pouvoir de transe dans une fascinante fusion qu'ils nomment eux-mêmes «afro-punk».
Tabous. Au cœur de ce chaos euphorisant, autour d'une guitare aux riffs tranchés et d'un sax expérimental nourri d'effets, se fond, via un chant habité, la tradition mystique du candomblé. Y sont invoquées les orixás, divinités du culte yoruba importé par les esclaves, dont la pratique fut longtemps interdite. Bien que très répandue sur le territoire, elle reste encore aujourd'hui assez souterraine, marquée par les tabous et gardée discrète par ses adeptes. Combattue par les églises évangélistes qui gagnent du terrain, elle reste un élément constitutif de la culture du pays. «J'ai une obsession pour Exu, j'en suis fan, dit Kiko Dinucci, qui a consacré un documentaire sur la place de cette divinité centrale dans l'imaginaire brésilien. Pour moi, il est comme une pop star, synonyme de David Bowie !»
Dans l'effervescence de la scène indépendante de São Paulo, Metá Metá - qui signifie «trois en un» en yoruba - brasse les esthétiques en explosant les conventions. «Juçara, Thiago et moi-même