Cheveux violets à la garçonne, lunettes de soleil 70’s à grosse monture orange, legging à motifs chatoyants avec sweat et baskets, la Brésilienne Karol Conka ne passe pas inaperçue. Son talent non plus.
Entre irrépressibles petits pas de samba esquissés et souple gestuelle hip-hop de rigueur, elle n’a d’ailleurs fait qu’une bouchée, la semaine dernière, des Parisiens noctambules que l’heure tardive de son passage (00h20) au CentQuatre, pour le festival Les femmes s’en mêlent, n’avaient pas découragés.
Impossible de résister à cet enthousiasme débordant et chaleureux, à cette présence magnétique dont cette ambassadrice du nouveau son du suingue brasileiro fit preuve avec son flow qui ne peut s'empêcher de chalouper. Témoignaient aussi de cet engouement, ce soir-là, l'implication (dés)articulée du DJ français, déclenchée trois jours auparavant pour la circonstance, et l'assaut sur la scène de quelques danseurs emballés par cette mixture urbano-tropicale toquée d'infrabasses.
Machiste. Batuk Freak, son premier album qui sort sur le label londonien Mr Bongo, fait le lien, avec son producteur Nave, entre les pulsions des atabaques, percussions traditionnelles du candomblé ou de la capoeira, rite et danse de combat de la tradition afro-brésilienne, le groove saccadé du Baile funk, à l'origine sorte de Miami Bass des favelas, et les textes concernés d'un rap au féminin. Si faire son trou dans le milieu machiste du hip-h