Menu
Libération
Pop hard

Signé Emmanuelle

Article réservé aux abonnés
Troisième CD new-yorkais griffé rock sur mesure pour la Vénus à la fourrure.
Emmanuelle Seigner, lundi à paris. (Photo Jérome Bonnet)
par BAYON
publié le 28 mars 2014 à 19h46
(mis à jour le 31 mars 2014 à 10h04)

«C'est plaisant, comme elle est légère mais déterminée», dit une belle amie aux faux airs de parenté avec l'héroïne, résumant l'album Distant Lover. Lady Polanski donc s'avance, née Seigner de haut lignage, en fausse Blondie mâtinée Detroit Cobras, les adorateurs se couchent sur son passage pour, qui sait, se faire par miracle un peu piétiner. Brett Anderson en est, le dandy leader bowien froissé de Suede, Christophe, rockeur mercuriel imaginatif de J't'aime à l'envers et surtout la Man, avec Marie Möör, dédié à la dame, Raphaël, boxeur super-welter - tous trois, entre autres, de ses chevaliers servants.

Gente Emmanuelle. Déjà, tel nom. Sans compter les airs Broken English de Faithfull von Sacher-Masoch à la fourrure (et au Cadbury), en plus frais et vrai que nature, sans oublier son mari légendaire vieille Europe gothique aux amours fatales mêlées, ni sa voix sans maître. La marque de fabrique maison est une égalité de ton à deux doigts nacrés de l'hébétude, relevée de hauteur. Touchée de froideurs intraitables contrariées de moiteur déstabilisante à plaisir, passant du monocorde impassible au pugnace feulé, un timbre à l'image du regard voilé d'eau qui dort. Idem le texte yéyé pop, mordant mine de rien.

Révolution. On avait blasonné Emmanuelle Seigner vers 2007, avec son manifeste local en anglais -franglais qu'elle manie franchement, plaisamment par exception. On la retrouvait en beauté, via