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Le défi mozartien selon Ray Chen

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Bientôt en concert parisien, le jeune violoniste d’origine taïwanaise sort un troisième CD.
Ray Chen, début mars à New York. (Photo Eric Dahan )
publié le 30 mars 2014 à 18h06

Il fait un froid polaire à Manhattan et Ray Chen est d'une élégance irréprochable. Mais que l'on ne s'y trompe pas : sous la gravure de mode, se cache l'un des meilleurs violonistes de sa génération, avec Vilde Frang et Benjamin Beilman. Comme ce dernier, Chen a été formé au Curtis Institute de Philadelphie. Son professeur était Aaron Rosand, 87 ans, lui-même élève de Leon Sametini et d'Efrem Zimbalist. Chen a donc appris la fougue de l'école russe et la finesse de l'école franco-belge, avant d'en réaliser la synthèse lors de la finale du concours Menuhin - qu'il remporta à Cardiff en 2008, en interprétant le Concerto de Mendelssohn.

Lenteur. Son secret ? Des graves chauds et profonds et des aigus filés d'une douceur n'ayant rien à envier à ceux d'un Shaham ou d'un Kavakos. Il reconduisit l'exploit un an plus tard avec le Concerto de Tchaïkovski. Malgré un premier mouvement d'une lenteur rédhibitoire - mais n'était-ce pas la faute du chef ? -, il convainquit le jury du concours Reine Elisabeth de Belgique, qui ne donne son prix que tous les quatre ans. Quel chemin parcouru, depuis Taipei où il est né le 6 mars 1989… «Plus encore, si l'on considère que ma famille a émigré à Brisbane, lorsque j'avais 5 mois, et qu'en Australie, tout effort et virtuosité sont vus comme suspects», confie-t-il. Ses parents auraient préféré qu'il fasse des études de droit, de médecine ou d'ingénieur. Mais ce sont eux qui l'ont mis au