Printemps 2013, au Mariinsky Concert Hall de Saint-Pétersbourg, Valery Gergiev dirige l'Ascension d'Olivier Messiaen. Une fois de plus, on est conquis par cette conjugaison idéale de la rutilance des couleurs et de la perfection architecturale. Gergiev aime le monumental et quoi de plus vertical que l'écriture de Messiaen, organiste avant tout, appliquant à l'orchestre l'art de la registration?
Quelques mois plus tard, on retrouve le chef ossète au Carnegie Hall de New York, où il donne avec son orchestre du Mariinsky un concert marathon enchaînant l'Oiseau de feu, Petrouchka et le Sacre du printemps de Stravinski. On évoque alors sa prochaine tournée européenne avec le London Symphony Orchestra, associant la musique de Messiaen et celle de Scriabine. «Ils ont en commun un génie de la combinaison des timbres et de l'utilisation des cuivres pour créer un monde riche et mystérieux», nous dit-il, ajoutant que «Scriabine est mort jeune, mais a laissé des œuvres d'une grande puissance mystique». Si des chefs analytiques, comme Pierre Boulez et Esa-Pekka Salonen, ont livré des exécutions d'une grande clarté du Poème de l'extase de Scriabine, Gergiev apporte à sa musique un flamboiement et un parfum autrement idiomatiques.
Saison. A Paris, où il est attendu en fin de semaine, Gergiev ne dirigera ni le Poème de l'extase ni le Poème de feu, mais les symphonies n° 3 (so