Barack Obama, qui n’est jamais le dernier à se trémousser en musique, savait qu’il n’honorait pas un second couteau lorsqu’il a pesé en 2004, en tant que sénateur de l’Illinois, pour nommer un boulevard de Chicago en hommage à Frankie Knuckles.
Personnage essentiel de la bascule de la disco à la house music au début des années 80, Knuckles fut aussi pour la ville un ambassadeur du même tonneau que Michael Jordan. Il est décédé lundi, à 59 ans, des suites d’un diabète de type II selon les informations disponibles hier. On sait aussi qu’il avait dû se faire amputer d’un pied en 2008 à cause d’une maladie des os, ce qui n’avait pas tenu ce musicien forcené éloigné des platines - il jouait encore samedi au Ministry of Sound de Londres.
«Punch». La longue carrière de Francis Warren Nicholls, né à New York en 1955, s'entremêle à celle d'une génération de pionniers électroniques encore méconnus du grand public. Comme les hérauts techno Derrick May, Kevin Saunderson et Juan Atkins, Frankie Knuckles s'effaçait derrière sa musique, se considérant comme un simple soldat au service de la danse.
Il a fait ses débuts en club auprès de son ami d'enfance Larry Levan, autre DJ historique, les deux étant chargés de «préparer le punch» au Gallery, club new-yorkais star du début des années 70. «On nous filait des acides et on en bourrait le punch», a-t-il raconté dans une interview citée dans l'ouvrage de référence Last Night a DJ Saved m