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Libération
Chanson

L’émouvante «Mue» d’Emilie Simon

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De retour à Paris après cinq ans aux Etats-Unis, la Montpelliéraine sort un album romantique.
(Photo Jérôme Bonnet)
publié le 7 avril 2014 à 18h06

Toute de texte vêtue sur la pochette de Mue, Emilie Simon n'en est pas moins nue. Fan de mise en scène, elle a opté cette fois-ci pour un parallèle avec la dermographie, intégralement tatouée des paroles de ses chansons. Habillée de mots pour déshabiller ses maux. Comme si, après l'album Franky Knight qui rendait hommage à son défunt compagnon, elle était aujourd'hui imprimée d'émotions, marquée par les souvenirs. «Mais finalement, tout s'atténue par la mue», tempère la jeune femme. Alors, elle cicatrise et fait peau neuve, tel un animal qui changerait de pelage, de plumage ou de carapace. «J'avais envie de raconter le sentiment amoureux et le côté épique des émotions», déclare Emilie Simon, bouille ronde et anglaises brunes. Très arrangé mais aussi épuré dans le choix des orchestrations, ce sixième album se veut plus centré sur l'humain, moins conceptuel que Végétal, sorti en 2006. A l'entame de Mue, le titre Paris j'ai pris perpète et son ensemble de cordes, dirigé à Londres par Sally Herbert. Envolées lyriques garanties, sanctuaires de ce romantisme classique, assorties d'une voix soyeuse et équilibrée, ni forcée ni chuchotée.

«Exil».  The Big Machine, en 2009, correspondait à un déménagement à New York - haut perché, synthétique et coloré. Cinq ans plus tard, Mue dessine le retour à Paris, avec des images du siècle dernier et une lumière sublimée. «Ce