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Hip-hop

Ratking, rap mutant

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Le trio new-yorkais sort un premier album teinté d’electro qui évoque le grouillement permanent de la mégalopole.
Ratking, à Parisle 28 avril. (Photo Remy Artiges)
publié le 7 avril 2014 à 18h06

Dans les légendes médiévales allemandes, un roi de rats - rat king en anglais - est une bête formée de plusieurs rongeurs dont les queues se sont nouées pour une raison mystérieuse après la naissance. Condamnés à vivre ensemble, incapables de se déplacer, ils se partagent les proies qui ont le malheur de passer près de leur masse pleine de dents. Les trois membres de Ratking, qui livrent cette semaine leur très bon premier album, So It Goes, sur le label britannique affûté XL, disent avoir choisi ce nom avant tout pour sa sonorité. Il leur va à merveille, également parce qu'il évoque une bestiole urbaine tapie dans l'ombre humide et incarne la musique qu'ils créent depuis quatre ans - fondamentalement new-yorkaise, surpeuplée et nocturne.

Hockey. Ratking s'est formé en 2010, lors d'une soirée dans un squat de Harlem, quand le rappeur Patrick «Wiki» Morales a croisé la route du producteur Eric Adiele, alias Sporting Life, 33 ans aujourd'hui et de treize ans son aîné. Vite rejoints par un autre rappeur, Hakeem «Hak» Lewis, 19 ans (et, durant un temps, Ramon, démissionnaire l'an dernier), ils se fixent sur un rap indépendant qui, dans un premier temps, doit beaucoup aux froissements déjà entendus chez les Beastie Boys. «Je suis partagé entre deux amours : le punk hardcore et le rap», expliquait cette semaine Wiki depuis New York, avec son phrasé sifflant dû à quelques chicots manquants depuis un mauvais coup reçu a